dimanche 20 avril 2014

La TI-85, elle a tout d'une plus récente.

La TI-85 a été présentée sur le marché français par Texas Instruments en septembre 1992, en réponse aux HP-48, et autres Casio de la série FX-8000. Basée sur un Zilog Z80, c'est une évolution de la TI-81, mieux pourvue en mémoire. Une autre amélioration, très importante, est la présence d'une prise jack de 2,5mm pour les transferts de données avec un câble propriétaire (en mode série, ou parallèle). Au delà de la connexion entre deux TI, anecdotique, cet accessoire ouvre un vaste champ de possibilités avec un ordinateur de bureau ; notamment la programmation en assembleur. Celle-ci est rendue possible grâce à une faille de sécurité, non intentionnelle de la part de TI. Les 32 Ko de RAM, non extensibles, correspondent à la norme de l'époque, sans plus. L'écran, un peu incliné à la mode TI (depuis la TI-57), est moyennement contrasté. Il reste néanmoins lisible, sauf lorsque la luminosité baisse trop. Effet amusant en plein soleil : avec des lunettes polarisantes, on a l'illusion d'avoir basculé en vidéo inversée sur fond bleuté ! Et, miracle de l'effet polarisant, une rotation d'un quart de tour rétablit la couleur d'origine.

La TI-85 est la première calculatrice à pouvoir représenter graphiquement des équations différentielles, sans programmation. Grâce à ses qualités techniques, à son ergonomie intuitive, et au marketing très efficace de TI, elle rencontrera un énorme succès dans les lycées. De nombreux livres dédiés à la TI-85 en témoignent. En 2014, elle reste encore facile à trouver en occasion. Mais elle est évidemment plutôt destinée à des collectionneurs... quoique ! L'exemplaire que je possède a passé le BAC 1998, entre les mains d'une personne que je connais bien. En réalité, les fonctions basiques sur calculatrice n'ont pas été révolutionnées depuis deux décennies. Texas Instruments ne s'y est pas trompé, en proposant, encore cette année, une "TI-82 Stats" dont le hardware est très proche de la vieille TI-85, avec le sempiternel Z80 et 32 Ko. Certes, cette capacité parait un peu juste aujourd'hui, par comparaison avec les calculatrices "formelles". Cependant, quelle que soit la puissance de son outil, attention à l'effet de surprise en découvrant les sujets des examens et concours : les calculatrices ne sont pas toujours autorisées.

La TI-85 et son look "carré noir".

La TI-85 est globalement commode à utiliser. Toutefois, en mode programmation, on pourrait regretter que l'écran soit un peu étroit, avec seulement 21 caractères de large. Le premier caractère consommé sur chaque ligne de programme est un [:], relativement inutile. Je vais citer un dernier inconvénient, plus grave selon moi, et qui m'aurait fait basculer vers l'achat d'une HP-48, si j'avais eu besoin d'une calculatrice à l'époque. Le rappel des derniers calculs n'est pas possible ! Il n'y a pas de système de pile, et il est inutile d'essayer d'appuyer sur les flèches pour éditer le dernier calcul, suite à une faute de frappe, comme cela était implémenté depuis des années sur les Casio. Cette facilité ne sera supportée que par sa remplaçante, la TI-86, 5 ans plus tard.

Finalement, que vaut cette TI-85 sur le plan des performances ? Voici le portage en TI-Basic de mon programme qui teste les nombres premiers :

Prompt N
int (\/N)->J
If fPart (N/2)==0
Then
Disp 2
Else
For (I,3,J,2)
 If fPart (N/I)==0
 Then
 Disp I
 Return
 End
End
Disp 1
End


Caractère spécial : \/ correspond à la touche racine carrée.

Sur le test du nombre 524 287, la TI-85, armée de son Z80 cadencé à 6 MHz, affiche la réponse "1" en 7 secondes environ. La HP-48SX est battue. Cependant, la TI-85 n'arrive pas à dépasser la Sharp PC-E500. Cette dernière est pourtant animée par un Z80 similaire, mais cadencé à seulement 2,3 MHz ! On peut donc s'autoriser à penser que le TI-Basic est moins bien optimisé que les Basics à numéros de ligne, de Casio et Sharp, plus anciens. Donc, seul l'assembleur permettra d'extraire la substantifique moelle de la TI-85.

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